La fête du Christ-Roi date de 1925, voici près de cent ans. C’est l’occasion de souligner la Royauté du Christ par un exemple concret, d’un homme dont l’existence se déroula au quinzième siècle. Le nom du héros chrétien dont il sera ici fait mention ne vous dira peut-être rien. Aussi, en quelques mots, voici un résumé de la vie de cet homme.
Fils du prince albanais Jean Castriota, Georges (surnommé Skanderbeg) fut avec ses trois frères pris en otage par le sultan Murad II. Après avoir été élevé à la cour de ce prince musulman, il secoua le joug et partit en guerre contre lui. Doué d’une force physique extraordinaire et d’un courage indomptable, sans compter sa foi catholique qu’il ne mit jamais dans sa poche, il remporta toutes les batailles qu’il mena contre l’empire turc à qui il infligea des défaites cuisantes.
Pour encourager les catholiques, dans les combats actuels qu’il nous faut soutenir contre nos envahisseurs athées, musulmans, juifs, mondialistes et anti-christs, ce que je veux retenir ici est le Testament spirituel qu’il légua à ses soldats chrétiens, avant de mourir, âgé de soixante-trois ans, le 17 janvier 1467 :
« Le premier devoir de l’homme, c’est d’adorer et de servir Dieu, puis non seulement d’aimer sa patrie, de ne respirer que pour elle, mais de la défendre et de lui donner jusqu’à la dernière goutte de son sang ; car à tous ceux qui se gouvernent ainsi, les sages ont indiqué une place particulière dans le ciel.
Combien ces saintes vérités m’ont-elles tout le temps été présentes au cœur ? Comment leur ai-je consacré toutes mes pensées, toutes mes forces ? C’est Dieu d’abord que j’en prends à témoin et vous tous ensuite. »
Puis il s’adressa à son unique fils, Jean, en ces termes :
« Dans les circonstances difficiles, en face de l’adversité, sois fort ; mais sache tempérer et gouverner la prospérité. Pas de molle paresse, pas d’oisiveté ; de là naissent tous les maux.
Patient dans les fatigues, intrépide au danger, règle, à force de prudence et de courage, l’inconstance vicissitude des choses humaines. Porte tellement ton infortune, cache si bien tes blessures, que l’ennemi ne puisse se glorifier à tes dépens, ni triompher de ton malheur.
Aussi, pour éclairer ta route, entoure-toi toujours de conseillers sages et dévoués. Le peu que je vaux, je le dois aux enseignements de mon père, guide expérimenté de ma jeunesse… Profites-en à ton tour, cher enfant, que ton âme s’en imprègne ; ton père mourant te le demande, t’en supplie du plus profond de son cœur. Il t’embrasse encore une fois et te bénit. »
Puissent les pères de famille lire et méditer ces lignes, puissent les catholiques vivre de ces principes tirés de l’Évangile, puissent nos dirigeants se souvenir qu’un chef d’État, Skanderbeg, Prince d’Albanie, a vécu selon l’Évangile et mort dans de telles dispositions : servir Notre-Seigneur Jésus-Christ !
Abbé Dominique Rousseau
Christ-Roi 2023
Camille Paganel : Histoire de Skanderbeg, Héros de l’Europe chrétienne – Éditions du Trident