« Que nos prières et nos jeûnes soient donc pour nous une source de sanctification, et une supplication pour le retour des pasteurs à la Vérité du Magistère traditionnel de l’Église… »

Les évêques diocésains avaient coutume de rédiger un Mandement pour le temps du Carême. C’était l’occasion de rappeler aux fidèles leurs devoir de chrétiens lors de ce temps de pénitence.

Bien qu’il ne fût plus évêque diocésain, Mgr Marcel Lefebvre (+ 25 mars 1991) écrivit pour les fidèles voulant garder la Foi dans le monde oublieux de Dieu et en proie à l’apostasie générale quelques Lettres pour le Carême. Nous publions ici celle de 1987, quelques mois après la réunion blasphématoire d’Assise.

On se souvient que lors de cette rencontre œcuménique ouverte à toutes les fausses religions, Jean-Paul II avait invité les adorateurs du démon (« Tous les dieux des païens sont des démons » – Ps. 95,5) à adresser leurs prières à Allah, Bouddha, etc., et cela publiquement dans les églises d’Assise mises à leur disposition. La deuxième partie de ce message rappelle opportunément aux fidèles comment garder l’esprit de foi dans l’apostasie générale.

Le texte est magnifique et mérite d’être relu et médité d’ici Pâques.

Depuis ce temps, la situation à Rome n’a fait que s’aggraver. Les réunions œcuméniques n’ont cessé de voir le jour depuis Jean-Paul II, Benoît XVI et François. Aucun de ces trois papes n’a enrayé le processus de mort des âmes. Bien au contraire… ! Le synode de 2019 sur l’Amazonie en est encore la preuve, avec les divinités païennes mises à l’honneur dans les sanctuaires de Rome.

La lettre de l’Archevêque est donc toujours d’actualité !

Comme catholiques romains, sachons durant ce carême, par nos prières et nos sacrifices, supplier le ciel pour hâter la fin de la passion de l’Église.

« Et si ces jours n’avaient pas été abrégés, nul homme ne serait sauvé ; mais ces jours seront abrégés en faveur des élus » (Mt, 24,22).

La rédaction, Mercredi des Cendres, 14 février 2024

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« C’était autrefois une excellente coutume que l’évêque du diocèse adressât une lettre à ses fidèles diocésains à l’approche du Carême.

En effet, comme le dit l’épître du 1er dimanche de Carême : »Frères, nous vous exhortons à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu. « C’est maintenant le temps favorable, c’est maintenant le jour du salut. » (2 Cor. 6,1-10).

Bien chers fidèles, lisez et relisez les notes qui, dans vos anciens missels, vous présentent le temps du Carême. Elles vous rappelleront l’origine et la signification de ces quarante jours de prière et de jeûne, qui nous préparent à la Semaine Sainte, au grand mystère de la Croix pour arriver à la Résurrection.

L’Église veut nous entraîner à la pratique d’une vie chrétienne plus parfaite. Elle nous montre l’exemple du Christ et par le jeûne et la pénitence nous associe à ses souffrances pour nous donner part à sa rédemption.

Tout au long de cette « sainte quarantaine » elle nous rappelle que nous sommes des pécheurs, assaillis par la concupiscence de la chair, la concupiscence des yeux et l’orgueil de cette vie, elle met sur nos lèvres des supplications émouvantes : « Seigneur ne nous traitez pas selon nos péchés ; ne nous châtiez pas selon nos fautes : hâtez-vous, prévenez-nous selon vos miséricordes » (Trait, Mercredi des Cendres).

Bienheureux êtes-vous, chers fidèles, qui avez gardé l’esprit de foi et qui vous disposez à cette période de prière et de pénitence avec dévotion, persuadés que vous vous sanctifierez par l’assistance plus assidue à la sainte messe, par la communion fréquente, par le sacrement de pénitence, par le jeûne et l’abstinence, par l’aumône, par une plus grande pratique des vertus chrétiennes : l’humilité, la douceur, la patience, la bonté, la mansuétude ; et, si possible par une sainte retraite, qui vous éloignera du péché, de l’attachement à ce monde pour trouver l’intimité de l’amour de Jésus et Marie et ainsi transformer votre vie.

Mais pour croire à cette reviviscence de la grâce dans les âmes, il faut avoir non seulement la foi, mais l’esprit de foi, c’est-à-dire une fois vive animée de l’Esprit-Saint, qui entraîne nos âmes dans la voie de la perfection, dans une charité toujours plus grande envers Dieu et envers le prochain.

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Or nous constatons que l’esprit de foi qui croît et vit de la grâce du baptême a disparu dans les milieux les plus élevés de la hiérarchie, les principes qui orientent et dirigent l’esprit du pape et des évêques ne sont plus les principes  de la foi, mais  les  principes de la raison désordonnée, comme ceux qui sont à l’origine du libéralisme protestant, du modernisme, de l’américanisme et du sillonisme, autant de principes qui ont été condamnés par le concile de Trente et tous les papes jusqu’à Pie XII inclusivement.

Les derniers papes ont rejeté l’héritage de vingt siècles de l’Église pour se faire les héritiers des libéraux et des modernistes.  Tout ce qu’ils disent ou ce qu’ils font n’est que l’écho de ce qui a été dit et fait par ceux qui depuis quatre siècles sont imbus de ces faux principes. Assise est le fruit le plus parfait du catholicisme libéral condamné par tous les papes qui ont précédé Vatican II.

Nous nous trouvons donc affrontés à un monde ecclésiastique en pleine incohérence, en plein illogisme, cherchant des compromis entre la Vérité et l’erreur, le bien et le mal, la Lumière et les ténèbres, Dieu et Bélial.

 

Cet ébranlement de la foi semble bien préparer l’Antéchrist, selon les prédictions de saint Paul aux Thessaloniciens et selon les commentaires des Pères de l’Église.

Lorsque Notre Seigneur décrit la fin des temps, et à sa suite les Apôtres dans leurs lettres, ils s’adressent à ceux qui demeureront fidèles en leur disant : Vigilate, vigilate : Veillez et soyez prêts. « Ainsi donc, frères, dit saint Paul, demeurez fermes et gardez les enseignements que vous avez reçus… »

 

« Cependant le jour du Seigneur viendra comme un voleur, dit saint Pierre, dans sa deuxième épître, en ces jours les cieux passeront avec fracas… la terre sera consumée… Dans cette attente, bien-aimés, faites tous vos efforts, afin d’être trouvés par Lui sans tache et irréprochables dans la paix. »

Que nos prières et nos jeûnes soient donc pour nous une source de sanctification, et une supplication pour le retour des pasteurs à la Vérité du Magistère traditionnel de l’Église pour l’honneur de Notre Seigneur, pour son Règne universel et pour le règne de Marie, sa Sainte Mère. »

Ecône, le 25 janvier 1987, + Marcel LEFEBVRE