
« Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son Nom, qui ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. » (Jn 1, 11-13)
Personne ne pourra dire, arrivant au seuil de son éternité : ‘Je ne l’ai pas connu’.
Notre-Seigneur passe pour tous.
Né sur la terre pour tous, il donne sa vie pour tous, il meurt pour tous. Il donne sa grâce à tous, sans exception. En lisant les Évangiles, ces passages sont manifestes. Au contact avec Lui, certains se convertissent en L’acceptant, certains se damnent en Le refusant. Il en sera ainsi jusqu’à la fin du monde.
Se livrant en oblation à son Père pour tous les hommes, son précieux Sang sera accepté pour certains, tandis que d’autres refuseront délibérément le don de sa Personne sacrée. « Pro multis effundetur », voici les paroles de la consécration. Pro multis : pour beaucoup, mais non pour tous. Mystère de la liberté de l’homme qui peut refuser Dieu…
A travers l’Évangile, citons quelques figures célèbres. Sans exception, est manifestée la bonté de Dieu, Verbe fait chair, pour sauver les hommes, de toute condition, de tout âge.
Voici la liste, non exhaustive :
Les bergers, les mages qui viennent adorer l’Enfant-Dieu.
Zachée qui répare en un instant sa vie de voleur.
Matthieu qui abandonne avec empressement son office de publicain, pour suivre Jésus.
La Samaritaine qui va recevoir l’Eau vive de la grâce.
Marie-Madeleine la pénitente, qui pleure ses nombreux péchés et qui devient le modèle des contemplatifs.
Marthe, affairée aux soins matériels de Jésus et des disciples.
Pierre et les apôtres : « A qui irions-nous, Seigneur, vous avez les paroles de la Vie éternelle ! »
Gamaliel et Nicodème, qui ne prennent pas part dans la mort de Jésus.
Joseph d’Arimathie qui donne à Jésus son propre tombeau.
Claudia, l’épouse de Pilate, qui prend position pour Jésus dans son procès et qui suivra fidèlement les apôtres.
Les saintes femmes, fidèles au pied de la Croix, qui voient avant les Apôtres Jésus ressuscité qui leur permet de baiser ses pieds.
Le bon Larron qui vole le Cœur de Jésus mourant et par la même occasion, le Paradis !
Toutes ces personnes ont suivi Jésus après l’avoir entendu. Elles ont quitté leur vie médiocre ou nettement peccamineuse, ont publié, comme le bon Larron par exemple, la Sainteté du Christ crucifié.
Par contre, la liste suivante (non exhaustive également) manifeste que Jésus, vrai Dieu, vrai Roi, est passé aussi pour ces personnes. Elles l’ont refusé. Quel drame ! quelle folie de refuser la Vie qui s’offre par torrents de grâces…
Judas, qui entendra pour toute l’éternité ces dernières paroles : « Mon ami, pourquoi es-tu venu ? » Judas le traître qui se suicide, désespéré…
Pilate le sceptique, qui s’est lavé les mains et qui donne raison aux juifs déicides.
Hérode le débauché. Lui aussi a eu une occasion (il désirait voir Jésus) pour se convertir. Il voit Jésus… pour se moquer de Lui. Son souhait de voir Jésus était vicié, vicieux. Éternité de peines… Mais il ne pourra pas dire : ‘je ne l’ai pas connu…’
Caïphe et Anne qui ont, par leur sacerdoce de Grands-Prêtres, condamné à mort Jésus.
Le sanhédrin qui a pris part dans son ensemble (à deux exceptions près) à la mort de Jésus.
Le mauvais larron qui voit et entend, tout comme son compagnon, Jésus, et qui blasphème et se damne.
Frappons nos poitrines et nos cœurs et publions comme le centurion :
« Vraiment, Celui-ci était le FILS DE DIEU ! »
En notre époque d’apostasie, ouvrons au contraire nos âmes à Jésus, implorons à genoux sa Miséricorde, prions et, bien que ce soit le temps festif de Pâques, gardons en nos cœurs un profond esprit de pénitents. « Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous » a dit Jésus.
Prions en ce temps pascal pour les âmes qui découvrent Dieu par le ministère des prêtres, ou qui reviennent à Lui, après leurs égarements.
« Nous vous en supplions, Seigneur, purifiez-nous de nos iniquités, pour que nous puissions approcher du Saint des Saints avec des âmes pures.
Nous vous prions, Seigneur, par les mérites des saints, dont les reliques sont ici, de daigner ma pardonner tous mes péchés. » (Prières récitées par le prêtre qui monte à l’Autel)
Alors nous pourrons un jour – hodie – « Aujourd’hui tu seras avec moi au Paradis » ! – chanter pour l’éternité avec l’apôtre saint Jean :
« Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous.
Et nous avons vu sa gloire qui est la gloire du Fils unique du Père,
plein de grâce et de vérité. »
(Jn 1, 14)
Abbé Dominique Rousseau
22 avril 2024