
« Afin qu’il soit trouvé fidèle », voici ce qu’écrit saint Paul (I Cor. 4,2).
Telle fut la devise que choisit l’abbé Williamson lorsqu’il fut sacré Evêque par Monseigneur Lefebvre, le 30 juin 1988.
Son Excellence Monseigneur Richard Williamson a tenu cette devise épiscopale sans faille durant ces trente-six années et, s’il faut encore citer l’Apôtre, c’est certainement cette phrase, toujours de saint Paul, qu’il convient d’attribuer à l’Evêque britannique : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. » (2 Tim. 4, 7)
Après une vie bien remplie au service du Roi des rois, Notre-Seigneur Jésus-Christ, Monseigneur Williamson vient de poser les armes, victime d’une hémorragie cérébrale.
C’est en cette fin de journée du 29 janvier que Monseigneur a rendu son âme à Dieu. Tout est Providence dans les voies du Bon Dieu. En effet cette date est celle où l’on fête saint François de Sales, Evêque et Docteur de l’Eglise et, de surcroît, patron des journalistes. Mgr Williamson écrivait depuis des années les « Commentaires Eleison ». Sa plume était tranchante, nourrissait les intelligences et fortifiait les volontés.
« J’ai combattu le bon combat » : durant toute sa vie depuis sa conversion de l’anglicanisme, il a mené bataille pour le Règne du Christ Jésus dans les âmes. En le choisissant pour devenir évêque, Mgr Lefebvre avait vu juste : le prêtre, puis l’évêque n’aurait qu’un mot d’ordre : Fidélité à Dieu, où que ce soit, quelles que soient les circonstances. Ainsi, ordonné prêtre le 29 juin 1976, il fut nommé professeur au Séminaire d’Ecône, puis dirigea le Séminaire de Ridgfield puis de Winona aux Etats-Unis et fut nommé directeur de celui de La Reja en Argentine : une vie donnée pour le sacerdoce, former des prêtres selon le Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Homme d’une seule pièce, il vit clair en 2000 lors du pèlerinage de la Fraternité Saint-Pie X à Rome. En effet il dénonça les pièges tendus par la Rome moderniste, et les glissades successives du Supérieur général d’alors, Mgr Fellay qui voulait une réconciliation « par paliers » avec les romains, comme le soulignait l’évêque britannique, de concert en 2011 avec Mgr Tissier de Mallerais (+ 8 octobre 2024) et Mgr de Galarreta. Ses confrères dans l’épiscopat firent marche arrière et se turent progressivement sur le ralliement de la Fraternité, mais Mgr Williamson garda sa parole intacte contre toute espèce de ralliement, selon les normes du Chapitre général de la Fraternité en 2006 : « Pas d’accord pratique sans accord doctrinal », ce qui lui valut en 2012 d’être exclus de la Fraternité Saint-Pie X.
Depuis la Grande-Bretagne il continua jusqu’au bout son ministère : il conféra l’épiscopat, entre 2015 et 2022, à plusieurs prêtres, installés dans différents pays. Prudence du chef dans un monde où les frontières peuvent si aisément être fermées. Que l’on se souvienne de la « période-covid ». Il poursuivit sans relâche ses tournées de confirmation, d’ordinations sacerdotales, de conférences, il rédigea chaque semaine les « Commentaires Eleison » dans cinq langues. S’il est un sujet qu’il traita souvent, ce fut celui du Rosaire. Il le récitait chaque jour ; imitons-le. La Vierge Marie a promis son assistance, durant la vie et à l’heure de la mort, à ceux qui L’honorent, comme des enfants vis-à-vis d’une si bonne Mère.
Nous pleurons un Père qui vient « d’achever sa course ». Il a « gardé la foi » intègre et sans compromission mondaine. Honneur à lui !
Mgr Lefebvre, le jour des sacres de 1988, voulait qu’on inscrivît sur sa tombe les mots de saint Paul : « Tradidi quod et accepi – J’ai transmis ce que j’ai reçu. » Mgr Williamson a fait de même, notamment en conférant l’épiscopat à plusieurs prêtres. La Fidélité catholique n’est pas orpheline ni en panne : elle a des évêques qui transmettent les sacrements. C’est une sécurité dont nous sommes redevables à la prudence, faut-il le répéter, de l’Evêque britannique. Une fois encore, honneur à lui pour son courage et sa perspicacité !
A présent, avec saint Paul, « il ne me (lui) reste plus qu’à recevoir la couronne de justice, que me (lui) donnera en ce jour-là le juste juge, et non seulement à moi (à lui), mais à tous ceux qui auront aimé son avènement » (2 Tim. 4, 8)
Prions pour notre cher Evêque, afin que le Bon Dieu l’accueille bien vite dans la paix du Ciel sans fin.
Sacerdos
30 janvier 2025