Comment porter notre croix

Après l’annonce de chaque station, on chante :

– Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.

Nous vous adorons, ô Jésus, et nous vous bénissons.

– Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.

Vous qui, par votre sainte Croix, avez racheté le monde.

 

Après chaque station, on peut réciter un Notre Père, un Je vous salue, Marie et un Gloire au Père, puis on chante :

– Miserere nostri, Domine.

Ayez pitié de nous Seigneur.

– Miserere nostri.

Ayez pitié de nous.

– Fidelium animae, per misericordiam Dei, requiescant in pace.

– Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Ainsi soit-il.

Première Station : Jésus est condamné à mort.

Pilate condamne Jésus à la mort ; il n’est qu’un instrument entre les mains de Dieu. Le Christ, librement, s’est livré, Il voulait satisfaire à la justice divine et sauver le monde.« Il n’y a pas de disciple au-dessus du maître ». Jésus a racheté les âmes par la croix ; le chrétien ne se sauvera que par elle. Faisons cet exercice pour apprendre à porter notre croix, moyen de sanctification et de salut.

Deuxième Station : Jésus est chargé de la croix.

La croix se présente à Jésus. Il s’en saisit, car elle est le signe de la volonté de son Père. Sur le Calvaire, avec le Christ, deux larrons sont crucifiés. L’un se révolte, et se damne ; l’autre accepte son sort en punition de ses crimes, et fait la conquête du paradis. Il faut porter notre croix. La porterons-nous en désespérés, comme le mauvais larron, ou en prédestinés, comme le larron pénitent ? Acceptons, en esprit de foi, la croix que la Providence nous envoie, portons-la amoureusement, elle nous portera au ciel.

Troisième Station : Jésus tombe pour la première fois.

Jésus est tombé au moins trois fois sur le chemin du Golgotha. Ces chutes, dues à l’épuisement, nous prouvent que le Christ a souffert réellement dans son corps. Il a subi la flagellation, le couronnement d’épines, le portement de la croix, la crucifixion, l’agonie, la mort. Lorsque nous sommes en proie à la souffrance physique, tournons nos regards vers le Christ et méditons l’article du « Credo » : Je crois en Jésus-Christ qui a souffert. La contemplation du Christ souffrant procurera à notre âme résignation, force et courage.

Quatrième Station : Jésus rencontre sa très sainte Mère.

Jésus a souffert dans son corps ; il a aussi souffert dans son cœur. Quelles douleurs que l’agonie au jardin des Oliviers, la trahison de Judas, le reniement de Pierre, la fuite des apôtres, la rencontre de sa Mère désolée. La souffrance morale, tentation, insuccès, découragement, tortureront, un jour, notre cœur ; regardons le Christ en cette douloureuse rencontre avec sa Mère. Demandons-lui de savoir accepter nos épreuves morales, pour la sanctification de nos âmes et l’accroissement de nos mérites.

Cinquième Station : Simon aide Jésus à porter la croix.

Jésus est épuisé. Les bourreaux, craignant qu’il ne meure déjà, contraignent Simon à l’aider, et voilà que, par une vertu émanant de la Croix, le Cyrénéen trouve doux et agréable ce qui lui paraissait d’abord amer et difficile. Nous ne sommes pas éprouvés au-delà de nos forces ; à saint Paul, qui se plaignait de la tentation, par trois fois Jésus répondra « Ma grâce te suffit ». Le Christ veut nous aider à porter notre croix. Comptons donc sur la grâce, elle nous vaudra lumière et consolation, force et courage.

Sixième Station : Une femme essuie le visage de Jésus.

Pendant sa Passion, Jésus a subi l’indifférence de ses amis, l’abandon de ses apôtres, la haine de ses ennemis. Il se montre sensible au geste de Véronique, essuyant sa face souillée de poussière et de sang. Le cœur du Christ, comme le nôtre, avait besoin de sympathie. Si, parfois, nous nous sentons seuls dans l’épreuve, n’allons pas nous décourager. Contemplons le Christ délaissé dans sa Passion. Le regard doux de Jésus s’abaissant sur nous, nous fera porter chrétiennement le poids de la souffrance dans la solitude.

Septième Station : Jésus tombe une deuxième fois.

Au cours de la Passion, comme dans cette deuxième chute se manifeste l’attitude intérieure de l’âme de Jésus ; parfaite soumission de sa volonté à celle de son Père. Lorsque nous souffrons, Notre-Seigneur n’exige pas de nous l’insensibilité. Il nous demande de nous conformer à la volonté divine, et de redire avec lui : « Père, s’il est possible que ce calice s’éloigne de moi ! Cependant, non pas comme je le veux, mais comme vous le voulez ! »

Huitième Station : Jésus parle aux femmes de Jérusalem

De pieuses femmes sanglotent à la vue de Jésus souffrant. Le Sauveur va-t-il les réprimander ? Non, mais il les avertira de pleurer non sur lui, mais sur le péché, cause de sa Passion et de sa Mort. Nous avons, nous aussi, la larme facile. Nous pleurons une perte d’argent, une humiliation, un deuil. Le péché nous laisserait-il indifférents ? Pleurons et expions nos iniquités, car autrement « viendra un jour où, désespérés de notre salut, nous demanderons aux montagnes de tomber sur nous, et aux collines de nous recouvrir ».

Neuvième Station : Jésus tombe pour la troisième fois.

C’est la main de Dieu, plus que les coups des bourreaux, qui s’appesantit sur Jésus et le fait retomber. Le Sauveur sait qu’il lui faut, pour sauver le monde, se plier à toutes les exigences de la justice divine. Dieu permet à la souffrance de s’abattre sur nous, pour nous détacher et nous purifier, nous sanctifier et nous sauver. Loin de nous laisser vaincre par l’épreuve, remercions la providence qui, dans son amour, nous l’envoie, et demeurons fidèles au devoir, à la vertu, au Christ, à Dieu.

Dixième Station : Jésus est dépouillé de ses vêtements.

Aux accusations injustes, Jésus n’a pas répondu ; aux moqueries cruelles, il n’a pas répliqué ; aux injures sanglantes, il opposera le pardon. Quand les soldats le dépouillent de sa tunique, « semblable à la brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas ouvert la bouche ». Le Christ nous prêche ici l’humilité. Si la contradiction, si l’épreuve, si la douleur nous accablent, acceptons ces croix comme un juste châtiment de nos péchés. O Jésus, doux et humble de cœur, rendez nos cœurs semblables au vôtre !

Onzième Station : Jésus est cloué à la croix.

C’est l’heure de la crucifixion. Les bourreaux, enfonçant les clous dans les mains et dans les pieds du Sauveur, le fixent au bois de la croix, Jésus ouvre alors la bouche. Entendez la parole mystérieuse qui sort de ses lèvres divines : « Père, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » L’indélicatesse, l’injustice, la persécution du prochain nous font souffrir. Il nous faut, pour copier le Christ, ne pas murmurer, accepter la croix en esprit d’expiation, surtout pardonner à ceux qui nous offensent. Seigneur ! Donnez-nous la grâce, la force et la paix du pardon chrétien.

Douzième Station : Jésus meurt sur la croix.

Le paradis au bon larron, il confie sa Mère à saint Jean, à l’humanité il donne Marie comme Mère ; puis, sa prière monte vers son Père, à qui il remet son âme. Oubli de soi, amour du prochain, abandon en la Providence, voilà ce que prêche le Christ en croix. Mettons en pratique cet enseignement. A l’heure de notre mort, en tout filial abandon, nous pourrons redire la parole de Jésus : « Père, je remets mon âme entre vos mains ! »

Treizième Station : Jésus est descendu de la croix.

Marie est corédemptrice avec Jésus ; cette coopération à l’œuvre de notre salut, la Sainte Vierge l’a acceptée au jour de l’Annonciation. Elle la réalise, plus que jamais en ce moment, alors qu’elle tient sur ses genoux le corps inanimé de son Fils. Les souffrances de la vie, endurées en conformité à la volonté de Dieu, contribueront à notre salut et au salut des âmes. C’est ainsi que nous deviendrons, avec Jésus et Marie, coopérateurs dans l’œuvre de l’Universelle rédemption.

Quatorzième Station : Jésus est déposé dans le tombeau.

Jésus a été enseveli. On a déposé son corps dans un tombeau, Une pierre en ferme l’entrée, des soldats montent la garde, tout semble bien fini ; non, tout n’est pas fini ! Malgré la pierre et les soldats, en dépit de la déception des disciples, le Christ va ressusciter et sortir glorieux du tombeau au matin de Pâques. Quelle leçon d’espérance ! « Ne faillait-il pas que le Christ souffrit, avant d’entrer dans sa gloire ! » L’épreuve, la souffrance, la croix sont une source de mérite, de gloire, de triomphe. Souffrons avec le Christ, comme le Christ. Un jour, avec lui et comme lui, nous serons éternellement glorifiés dans la vision béatifique.

Ainsi soit- il !